vendredi 13 avril 2007

Toutes les roses, une à une, se sont tues

Pour moi, toutes les roses, une à une, se sont tues.
Il ne reste que toi, qui n’en est pas une, mais qui en a la loi.
Tu me regardes et tu me souris, et tu insistes. Et tu devines.
Toutes les roses, une à une, se sont tues. Je n’ai pas évité leurs attraits, mieux que de les avoir vécus, je les ai habités.
J’en sais tous les secrets, jusqu’au mieux gardé, cette rosée qui donne soif, ce parfum des marées vastes, le vent sauvage, et sage en même temps, l’effroi du large, les îles vierges.
C’est là que j’ai vécu, d’eau salée et d’amour, l’une dans une goutte, l’autre en déluge.
A présent je sais marcher un gouffre sous mes pieds, sans y penser, mais seulement pour rejoindre celle qui glisse sur Terre, une rose aérienne. Sinon je sombre.
Je ne tiens que d’amour.
Toutes les roses, une à une, se sont tues. Le silence les a recueillies, et me les a confiées, me demandant leur bon usage.
C’est pour le Chant, non des fleurs, mais du Printemps.
C’est pour les roses, et c’est pour toi, qui voit le Ciel à ta rencontre, un ange visiteur.
Toutes les roses, une à une, se sont tues.
Sauvé d’amour, je peux aimer, sans fausse note, et je sens bien que c’est ainsi que le Chant nous viendra.
Et je pense que c’est toi, à la façon dont tu me restes, cette danse gracieuse qui s’invite en moi, et alors nous ne faisons plus qu’un.
Sans quoi je tombe.
Je ne tiens qu’à ta danse.
Je t’en prie, viens me chercher là où je suis, je sais bien que ce n’est pas si facile ! Mais tu n’imagines pas, une fois nus, de quoi nous serons habillés, en quoi unis. Et le Chant entre nous.

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