mardi 13 novembre 2007

Notes pour le Chant

J’attends ton désir, ton amour et ta passion depuis que je suis ici,
bas.

Je te cherche partout
Où je sais t’avoir laissée

Des flammes partout
Retombent

La mienne
Reste haute

Née de l’absence
Née de l’hiver

Et puis je te revois
Déposée dans mon cœur
La perle y boit la mer
Alors la mer s’y voit lumière
Ronde
Et qui déferle

L’air amoureux
Flotte au matin
Jusqu’aux lointains
Quelle erreur peut-être
De n’être rien
Que tout ce bleu

Certes les arbres chantent comme les pleurs, et leurs sœurs communiquent aux étoiles de nouvelles histoires, qu’on dira naturelles ; mais qui comprend encore l’Honneur de Dieu chanté par tous les êtres, cette unité polythéiste que ne contredit ni le haut de la Dune, ni le vent dans les sables ?

Je l’ai bue du regard, je l’ai versée en larme, cette eau qui donne soif ; je l’appelle lumière de toutes les lumières, qui nous traverse et qui nous fait.
Tu nous traverses, mais je t’arrêterai puis je te jetterai au milieu de la nuit.

Je vous parle de ma lampe, l’ampoule qui m’éclaire me réchauffe aussi.
Amour elle est
En tout petit éclat de Dieu
Comme font mille soleils
Un grain de sa Beauté.

Nos plus beaux rêves pourraient se réaliser tels quels – ce qui inclut qu’ils peuvent ne pas se réaliser tels quels.
Les signes du réel à venir ne sont pas l’avenir. L’esprit fait ce qu’il peut. Et moi aussi.
Rêve de nuit. Je partirais de bon matin, disant que je vais bien.
Mais cette fois je n’irais pas plus haut, plutôt je descendrais, tout en bas de l’oubli.
Je laisserais ces mots qui m’ont appris à vivre par magie, et je m’inclinerais vers le silence.
Trop tôt mon cœur, et puis trop tard.
Demain peut-être, vous qui passez, vous guérirez pour moi, pour nous ; ces mots, vous les retrouverez au bon endroit.
Trop tard mon cœur, et puis trop tôt.
Une femme pourtant attend sur mon chemin, qui aimante ma vie.
Tant ont vécu d’aimer qu’elles en sont mortes, et je n’ai pas encore trouvé comment les consoler.
L’attente est lente et violente.
Je trouverai pourtant, je guérirai pour vous.

lundi 21 mai 2007

Je n’ose vous les dire

Certains mots me paraissent plus beaux
Que ceux qui sont écrits
Mais je n’ose vous les dire

Se forment en moi des poésies tout enfantines
Venues du fond des âges avec des yeux de fiancées

Dentelles d’eau
Sur la peau du langage

Énigmes de la fontaine
Où je me suis baigné

Y regardant de près
Ma vie a ralenti
Mais en accéléré

Ne pouvant plus la devancer
— Je m’y suis assis

Je n’avais jamais vécu tant de beauté
L’amour en pluie sur le pavé
La plage abandonnée
Au pied de mes amours

Me voici amoureux
Comme on revit
L’air me suffit
Le rayon bleu

Je ne sais encore de qui
Pourtant son nom est tout trouvé

Mais je n’ose vous le dire

Loin du port



Morte
La ronde
L’onde
Plus rien
Ne monte
Tombe
Du jour
L’Ombre
Du monde
La nuit
La suit
Ne pleure donc plus
Mon cœur
La douceur
Nue
Vide est l’amour
Lourd est le puits
Sage la plage
Et nul visage
Qui dans le sable
Ne s’efface
Et sur la mer
Plus un passage
Aucune trace
Pas de sillage
La vague est lasse
Que l’oiseau rase
C’est loin du port
Que je t’emporte
Et puis te porte
Morte




l'inattendue légèreté d'aimer

le vent pourrait chanter
les rivières se mettrent à danser
cela ne me ferait pas plus d'effet
que tes bras

la moitié de ton sourire
suffirait à ma joie

ton regard serait l'escale inespérée

et j'aimerais tes pas
tranquille destinée
de tes souliers
et aussi ta robe

légèreté qui va avec
et qui vole

la pensée diffusée
sur ton visage inquiet

ce je ne sais quoi
qui te fait toi
femme filtrée

je me demande si parfois
tu ne te mettrais pas à danser
en te voyant glisser sous chaque pas

ainsi ce serait toi
l'inattendue légèreté d'aimer
au visage familier
la douce conclusion
de la valse inachevée

vendredi 13 avril 2007

mes bases

aller dans la forêt
retrouver la clairière
laisser s'ouvrir le ciel
dans la forme océane
ne plus vouloir que toi
présence de l'absence
le pur contour de notre joie
cause de rien
qu'un pur amour retient
auprès de moi

Ma voix est nue



Non ton corps ta peau ton geste
Juste ta silhouette
Loin d’être parfaite
M’émeut comme un regard d’adieu

Tu m’as appris à faire le feu
Trois bouts de bois au bon endroit
La flamme s’élève pure

Tu m’as aussi appris
Les bras de ton absence
Même ses lèvres émues
La tenue du dialogue
Avec l’ange au beau milieu
D’un pas de danse
Mais à nu

Tu m’as enfin appris la mouche qui court sur le papier
Pour le signer

Je ne le comprendrai jamais
N’étant pas ton ami

C’est la vie qui a menti
Ou qui me fait un pied de nez

Et puis après
Je t’aime encore

C’est de l’amour plus haut
Que tout l’amour connu
Qui coule de ma peine
A mes veines

Il te fait reine
Au royaume ébloui

En voudrais-tu

Mais non je sais
Tu n’es là que pour le Ciel
Penché

Tant pis
Tu ne me prives pas
Je n’ai pas le mot de la fin
Il n’y en a pas

J’ai juste vu pour toi
Se lever l’excellence
J’en ai rêvé pour toi
Si haut si bas
Qu’en moi il n’y a plus de place

C’est là
Vase nouveau
Rempli d’émoi
Que j’ai puisé la joie
Qui connaît dieu
Et dame
En une foi

C’est pourquoi
Ma vie est fendue
Ma voix est nue
Je n’en ai plus
Tout va au mouvement
Je suis la balle et le rebond
Et c’est la vie encore qui a raison




Les désirs platoniques



D’ou venez-vous
Nonchalantes passantes
Qui donc a dessiné vos épaules si douces
Où jouent et glissent de folles boucles
Et les désirs tout platoniques
Que j’ai de vous servir
Vous dévoiler comme je sais
De ces mots soulevés
Comme mon cœur
A la vue de vos jupes
Envolées
La tiédeur de vos ventres
S’y laisse deviner
Si évidente
Comme un fleuve à la mer
Abandonné
Comme de la fleur le miel
Offert à l’innocence ailée
Et dans la soie tendue
Sous le noir ajouré
Comme vos seins soudain quand ils se tendent
D’une caresse aimante
Tandis que vos jambes
Jusqu’au ciel élevées
Dansent leur vie de joie
S’enroulent à votre émoi
Vous Mesdames
Simples femmes
Charmantes sœurs
Fées de mon âme
Princesses souveraines
Et mendiantes exquises
Vêtues de votre nu
Comme autant d’îles
Retrouvées et perdues
La fascination que j’ai de vous
N’a d’égale que le vin
Fou
Des divins que j’ai connus
Dans mes plus beaux exils
Elle est comme eux
Et n’aura d’autre fin
Que tout entière se brûler
Au soleil enfantin
Du jeu de votre feu
Où le dieu tient sa main
Et crée
Comme un sourire avec vos yeux
Et d’une larme en eux
L’adieu
Comme un matin radieux
Dans la rade où mon âme est restée
Un jour qu’il faisait doux
Demeurer tendrement
Rêver encore de vous
Deviner votre corps
Assis en paix auprès de vous
Etre un des plis de votre robe
Flotter à vos genoux